Suivre un enfant en difficulté est exigeant, en termes de principe, d'attitude, de pédagogie et de méthode : la bonne volonté seule ne permet pas d'être efficace


Principe général de l'accompagnement

Un psychologue du développement chercher à comprendre le fonctionnement de l'élève pour l'aider
Comprendre comment un enfant s'y prend pour lire, pour apprendre... est la première étape pour l'aider

La démarche proposée n'a rien de miraculeuse.

 

Elle est basée sur des méthodes et des théories ayant fait l'objet d'hypothèses validées par des recherches (evidence based = fondées sur des faits démontrés) dont l'expérimentation et l'appropriation ont demandé un travail personnel continu tout au long des 40 années d'expérience dans l'enseignement, dont 36 années dans la prise en charge de la difficulté scolaire.

 

De plus, il n'est pas question d'une méthode. Aider efficacement demande une approche sur plusieurs niveaux à la fois. Il s'agit de mettre en œuvre un "cocktail" de compétences, tant sur le plan de l'attitude de l'accompagnant que sur des aspects plus pédagogiques.



Une attitude adéquate de l'accompagnant

La manière de s'adresser à un apprenant, qu'il soit enfant ou adulte, influe de manière déterminante sur sa capacité d'apprentissage.

 

Autant il est très facile d'enfermer quelqu'un dans l'échec (quelques mots ou une attitude de l'accompagnant ou de l'enseignant suffisent), autant l'inverse demande une réflexion et une formation pour en prendre conscience d'abord, pour le mettre en pratique au service de la re-motivation d'un apprenant ensuite.

 

Quelques exemples:

Aider à développer l'état d'esprit de développement, dépasser les autolimitations, cela fait aussi partie du métier d'enseignant
Pour lui permettre d'avancer, l'enseignant doit aider l'apprenant à développer son état d'esprit de développement


Une pédagogie spécifique

Steve Bissonnette est chercheur en pédagogie au Canada. Il est un des très grands spécialistes de la pédagogie explicite.
Steve Bissonnette, chercheur canadien spécialiste de la pédagogie explicite

En France, la formation des enseignants préconise une pédagogie constructiviste. Aussi n'est-il pas étonnant que cette pédagogie soit largement majoritaire dans les écoles.

 

Or, si cette méthode est favorable (en tout cas "non défavorable") aux élèves les plus à l'aise à l'école, elle est nocive pour les élèves qui n'ont pas cette culture, qui ne sont pas familiarisés avec ses codes. Elle est génératrice de difficultés pour les élèves les plus fragiles.

 

La pédagogie explicite contourne ces difficultés et donne de meilleurs résultats en évitant de surajouter des difficultés qui viennent noyer l'objet de formation principal dans un nuage d'informations secondaires.



Une méthode de lecture adaptée qui fonctionne également pour TOUS les élèves

Deux aspects sont à distinguer selon que l'on considère

La méthode qui obtient les meilleurs résultats, qui permet d'éviter de mettre d'emblée en difficulté les élèves qui présenteraient des caractéristiques "dys" (dyslexique, dysorthographique) est la méthode syllabique. Attention, il ne s'agit pas de parler d'un retour en arrière vers de supposées "bonnes vieilles méthodes". Il s'agit au contraire de mettre en œuvre une approche syllabique graduelle en évitant le plus possible de mettre les élèves dans la situation de "deviner" des mots, dans le cadre d'une pédagogie explicite.

 

Le rythme d'apprentissage des lettres doit être suffisamment rapide au début pour donner rapidement la possibilité de lire et d'écrire des textes courts.

 

L'écriture de syllabes, mots et textes doit aller de pair avec les situations de lecture, dès le départ.

 

Il n'est pas question de donner un vocabulaire au rabais au prétexte que ces enfants ne le comprendrait pas. Au contraire, il faut de l'ambition.

 

Dans ce cadre, la méthode qui paraît la plus complète est la méthode Je lis, j'écris

 

Il va sans dire que l'attitude de l'enseignant est très importante.

La méthode syllabique permet à TOUS les élèves de progresser, favorable pour les élèves à l'aise sans mettre difficulté aux plus faibles
La méthode syllabique permet à TOUS les élèves de progresser sans mettre en difficulté les plus faibles



Une méthode en mathématiques adaptée aux élèves en difficulté

La méthode heuristique de mathématiques est une méthode active et explicite avec beaucoup de manipulations pour s'entraîner
La méthode heuristique de mathématiques est une méthode active et explicite avec beaucoup de manipulations pour s'entraîner

Les études comparatives internationales montrent régulièrement que les élèves français ne sont pas très performants en mathématiques.

Ainsi, 42 % des élèves ont une maîtrise fragile des mathématiques, voire sont en grandes difficultés à l’issue de l’école primaire. C'est le constat alarmant donné à la conférence de consensus du CNESCO sur l'apprentissage de la numération.

 

Sont concernés aussi bien la proportion actuelle d’élèves en difficulté en fin d’école primaire et la nature de ces difficultés. Le Cnesco a pu identifier trois grands enjeux dans l’apprentissage des nombres et opérations :

  • appréhender les nombres avec précision,
  • assimiler le langage et l’écriture des nombres,
  • passer de la manipulation des objets aux opérations sur les nombres.

Une méthode apparue depuis peu en France tient compte de ces recommandations. Il s'agit de la méthode heuristique de mathématiques de Nicolas PINEL.

 

Elle cumule de nombreux avantages:

  • basée sur la pédagogie EXPLICITE d'abord, tout en prenant en compte d'autres recherches sur le fonctionnement du cerveau,
  • chaque séance débute par un moment ritualisé, permettant une mise en route rapide,
  • adaptée à TOUS les élèves, permettant aux meilleurs comme aux plus faibles de progresser, conçue dès le départ pour un fonctionnement en groupes de besoins,
  • pensée comme une pédagogie POSITIVE,
  • Toutes les ressources sont fournies GRATUITEMENT sur le site, en formats .xls, .doc. ou pdf (seul le livre de présentation de la méthode, dont la lecture est fortement recommandée, est payant, 20€),
  • Tout un réseau de professeurs des écoles s'y est intéressé donnant accès à de nombreux compléments, progressions pour cours multiples...

 

A associer à une démarche d'empathie et de bienveillance de la part de l'accompagnateur, en visant à développer une mentalité perfectible.



Tous les apprentissages font appel à la mémoire. Mais enseigne-t-on aux élèves à mémoriser ?

Le travail de mémorisation fait partie des processus qui sont supposés être acquis à l'école. Comme pour d'autres savoirs transversaux, on fait comme si tous les élèves devaient savoir faire, que c'est quelque chose de naturel...

 

Tout au plus l'enseignant fera une remarque quant à la qualité de la mémoire de tel ou tel élève. "K. ne retient pas bien" ou "B. a des problèmes de mémorisation."

 

Mais à quel moment a-t-on travaillé cette compétence ?

 

Or, entraîner la mémoire est intéressant pour tous les élèves !

 

Il n'y a certes pas qu'une méthode et si quelqu'un trouve mieux que ce que je vous propose ici, n'hésitez pas à m'en faire part.

La mémorisation est le fruit de l'attention et d'un travail de compréhension, de mise en lien et d'entraînement
Comprendre, faire des liens, s'entraîner pour mémoriser et apprendre


Aider un enfant harcelé ne s'improvise pas et, souvent, l'attitude la plus efficace de la part de l'adulte est contre-intuitive

Harcèlement : le fait dy’être exposé de façon régulière altère les fonctions cognitives  telles que la mémoire, la concentration, les capacités d’abstraction...
Harcèlement : le fait d’y être exposé régulièrement a de multiples effets négatifs: comportements à risque, mais égaement des altérations des fonctions cognitives telles que la mémoire, la concentration, les capacités d’abstraction...

Intervenir pour faire cesser un harcèlement est très difficile.

 

Quels sont les harceleurs et pourquoi le font-ils, sachant qu'ils sont  issus de tous les milieux sociaux, quel que soit l'établissement scolaire pour les jeunes, les lieux de travail pour les adultes?

Pourquoi les victimes ne parlent-elles pas?

 

Le premier réflexe consiste à dire que le problème vient des personnes qui harcèlent. Ils sont les auteurs, donc les actions doivent se diriger vers eux, avec des sanctions.

La plupart des actions qui peuvent être mises en place sont au mieux totalement inefficaces, au pire encouragent et renforcent les actes de harcèlement.

Il existe toutefois des protocoles d'actions qui ont montré leur efficacité sur une partie des situations, comme la méthode de la préoccupation partagée, appelée méthode Pikas du nom de la personne qui l'a mise au point.

 

Pendant ce temps, doit-on laisser la personne harcelée seule, sans action? Évidemment non.

Souvent, c'est un changement d'établissement qui est proposé, selon l'axiome qu'il vaut mieux éloigner le harcelé des harceleurs, pour le protéger. Cela peut fonctionner. Mais malheureusement, on constate régulièrement qu'un jeune qui a été harcelé dans un établissement l'est également dans un ou plusieurs autres.

Par contre, il est tout à fait possible et je recommanderai de mettre à profit ce temps de rencontre entre un professionnel de l'écoute et la "victime" pour chercher à modifier son rapport aux autres afin de faire en sorte qu'elle ne soit plus harcelée à l'avenir.

C'est ce que propose Emmanuelle Piquet dans son livre Te laisse pas faire!

 

Voir également ici