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L'approche de type "réponse à l'intervention" en lecture

Réponse à l'intervention : une approche pragmatique pour limiter l'apparition de difficultés de lecture

Peut-être connaissez-vous le site scilogs.fr et en particulier la contribution de Franck Ramus dans l'onglet Ramus méninges?

Si ce n'est pas le cas, je vous invite à le visiter rapidement. Les thèmes abordés sont nombreux et l'approche scientifique y est de rigueur. Franck Ramus fait le point, recherches et références à l'appui.


État des lieux sur les troubles de l'apprentissage de la lecture et la dyslexie

 

Dans l'article consacré aux difficultés en lecture et de la dyslexie, Franck Ramus aborde les différentes causes identifiées dans les travaux de recherche et décrit plus particulièrement l'état actuel des connaissances sur la dyslexie.

 

Les difficultés d'apprentissage de la lecture touchent environ 18 à 20% de la population scolaire, proportion en augmentation depuis 20 ans. Elles touchent une population diverse avec des causes multifactorielles. Des causes organiques sont évidentes pour certains élèves (déficience intellectuelle, surdité, cécité et autres troubles visuels non corrigés). Pour d'autres, les causes environnementales ne font guère de doute (environnement langagier défaillant, environnement socio-culturel défavorable, enseignement de la lecture absent ou inefficace, etc...). Les unes peuvent s'ajouter aux autres.

 

Il définit également la dyslexie, dont le diagnostic ne peut se poser qu'après deux ans de contact avec l'apprentissage de la lecture, c'est-à-dire en fin de CE1.  On observe des constantes, comme des capacités phonologiques en retrait ou une mémoire verbale à court terme déficitaire, sans pouvoir assurer qu'il s'agit d'une cause ou d'une conséquence des difficulté d'apprentissage.

 

Faut-il attendre fin CE1 pour mettre en place des aides?

Cette partie est abordée dans l'article dédié à la présentation du concept d'approche de type "réponse à l'intervention".


Limiter les difficultés dans l'apprentissage de la lecture  par une approche "Réponse à l'intervention"

 

Franck Ramus part du principe que "si l’on veut vraiment aider les enfants dyslexiques [et ceux en difficulté dans l'apprentissage de la lecture d'une manière générale], il faut commencer à le faire avant qu’ils ne soient en situation d’échec généralisé, et par conséquent avant un véritable diagnostic [...] par des interventions pédagogiques précoces pour tous les faibles lecteurs, [...] ce qui permet non seulement de mieux venir en aide aux enfants dyslexiques, mais aussi d’aider tous les autres qui sont en difficulté" (cf article). Du simple bon sens apparemment pas universellement répandu!

 

Il présente ensuite l’approche « réponse à l’intervention » qui se décline en trois stades.

  1. L’enseignement de la lecture dispensé à tous les enfants doit être fondé sur des données probantes, c’est-à-dire sur des méthodes qui ont prouvé leur efficacité. Il s’agit des méthodes dites phoniques, qui reposent sur l’enseignement systématique de toutes les correspondances graphèmes-phonèmes.
  2. Les enseignants doivent repérer le plus tôt possible les enfants en difficulté de lecture sans préjuger d’aucune cause et on traite de manière indiscriminée les enfants qui deviendront dyslexiques, ceux qui ont un trouble du langage, etc. Les interventions qui ont fait la preuve d’une certaine efficacité sont celles qui contiennent les mêmes ingrédients que les méthodes phoniques de lecture (entraînement de la conscience phonologique, exercices de discrimination, d’analyse et de synthèse, enseignement des relations graphèmes-phonèmes), mais qui les mettent en œuvre d’une manière plus intensive, plus explicite et plus systématique que les méthodes généralistes de lecture, et ce en petits groupes d’enfants à besoins similaires.
    Je rappelle pour ma part que d'autres études ont montré que les aides doivent avoir lieu dans la classe, par une différenciation pédagogique. Sortir les élèves de la classe accentuerait l'écart entre élèves performants et autres élèves au lieu de réduite cet écart, ce qui est l'effet recherché (référence à suivre).
  3. C'est seulement au troisième stade qu'il est légitime de convoquer des prises en charge autres que pédagogique.

 

Pour tous ces aspects, je ne peux qu'être en accord total avec Franck Ramus, comme vous pouvez le voir dans les articles de ce site, en particulier ici.

 

Par contre, pour la prise en compte de ces difficultés, j'insisterai également avec le travail sur l'état d'esprit de développement tel que défini par Carol S. Dweck (pour laquelle je n'ai pas trouvé d'autre recherche étayant les conclusions) et la pédagogie explicite dans le sens de Rosenshine décrite ici pour laquelle le nombre d'analyses commence à être important.

 

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