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Lecture - Le grand chantier du sens - Reprenons la main sur notre métier - Supplément SNUIPP rentrée 2017

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Les pages 4 et 5 de cette revue syndicale présentent un aperçu des raccourcis et de la mauvaise foi qui ont actuellement cours.

Même si je comprends que l'écriture dans ce type de revue a un autre objectif que l'exhaustivité informative, il s'agit ici de caricature qui en décrédibilise à mon sens toute l'action! Quel peut être le sérieux d'un syndicat qui entend s'opposer au ministre (et il y a des choses à contester) mais qui publie ces textes au mieux approximatifs et partiaux?

 

Le titre du premier article place le débat: "Lire c'est comprendre", à l'instar de Jean Foucambert au début des années 1980! Après une mise en bouche plutôt consensuelle ([...au collège ...l'élève devra être capable d'avoir une lecture silencieuse et autonome lui permettant de tirer d'un texte des informations non explicites...]) vient l'heure des raccourcis: retour au "tout syllabique" comme "dans  la période d'avant le collège unique" et cætera. Comme si les élèves allaient passer d'un CP (où peuvent être entraînées les compétences syllabiques) directement en 6e!!! Comme si entre temps les enseignants n'allaient pas travailler d'autres compétences en français!

 

L'article consacré à l'enquête menée par Roland Goigoux est également détourné. Même si je n'en partage pas l'ensemble des hypothèses de recherche (voir ici), son étude ne se résume pas aux quelques affirmations données par l'article, voire s'inscrivent en faux: ainsi, je lis que "le recours à un manuel axé sur le code" ne serait pas profitable au développement des compétences de lecteur. J'invite l'auteur à relire les pages 45 à 47 de la synthèse du rapport où apparaît le contraire (téléchargeable ici).

 

Et un petit encart sur ce qu'en dit l'AFL dont le moins qu'on puisse dire est qu'il s'est complètement crédibilisé ces dernières années (aucune recherche n'a jamais validé les hypothèses de départ, qui est juste sympathique, très naturaliste style "We don't need no education" des Pink Floyd) et dont la contribution dans cet encart est pour moi incompréhensible.

 

Quant à travailler sans manuel, je ne comprends vraiment pas le problème: personnellement, cela ne m'a jamais empêché d'entraîner les compétences de déchiffrement avec mes élèves. Je recommande juste une grande clarté pédagogique: à certains moments, j'entraîne l'automatisation de la lecture ou de l'écriture de syllabes, à d'autres, je lis ou j'écris des histoires en utilisant mes nouvelles compétences, à d'autres encore, je pratique la lecture plaisir...

 

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